Portrait du Dr Ichalalen, responsable du service d’Ophtalmologie
Pourriez-vous présenter votre parcours, en quelques mots ?
J’ai débuté en tant qu’assistant au CHRU de Lille, puis, au CH de Valenciennes. J’ai ensuite exercé à Roubaix, pendant plus de trois ans. J’y ai notamment appris la chirurgie. Depuis 2010, je suis chef de service au CH de Tourcoing. En quelques chiffres, le service d’Ophtalmologie de l’établissement compte plus de 18 000 passages et environ 890 interventions par an. En 2017, dans le magazine Le Point, celui-ci s’est même classé en 48ème position des meilleurs hôpitaux de France dans la section chirurgie de la cataracte. C’était un vrai challenge !
Pourquoi venir au Centre Hospitalier de Douai ?
J’aime le secteur public, ses défis, ses projets. Je suis d’ailleurs diplômé de santé publique et d’épidémiologie. En France, l’ophtalmologie représente seulement 0,26% des services publics hospitaliers. Dans le Douaisis, j’ai eu écho d’un véritable besoin car il n’y a pas beaucoup d’ophtalmos. Je sais que le Centre Hospitalier de Douai sera attentif et m’accompagnera dans les projets. Au CH de Tourcoing, j’ai dû créer une dynamique de consultation et de chirurgie, repenser l’organisation autour du patient, renforcer les relations avec la médecine de ville, mettre en place des consultations avancées… On peut tout à fait déployer ces actions au CH de Douai.
Vous parlez de projets, pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
Le plus important des projets s’est de mettre à la disposition du Douaisis des ophtalmos. En parallèle, je souhaiterais développer deux axes de santé publique : la télé-ophtalmologie et l’ophtalmo gériatrique pour le dépistage. L’ophtalmologie doit évoluer avec la numérisation, s’intégrer à l’intelligence artificielle, tout en respectant des règles éthiques, bien évidemment.
Quelle sera la plus-value de la télé-ophtalmologie ?
La mise à disposition d’un outil informatique et d’acquisition d’images permettra de désenclaver les territoires où l’accès à l’ophtalmologie est difficile. En dehors des horaires de travail, un ophtalmo pourra, par exemple, donner des avis, ou, solliciter l’un de ses confrères et lui transmettre les images, face à un diagnostic difficile à établir.
Pourquoi développer l’ophtalmo gériatrique ?
En vieillissant on a plus de risques d’être exposé à une pathologie oculaire : dégénérescence maculaire, glocum, cataracte… En recevant des personnes âgées en consultation, je me suis vite rendu compte des difficultés rencontrées : une mobilité réduite, des troubles amnésiques, du comportement… Si le patient est alité, l’installation est difficile et les examens pratiqués réduits. A cela s’ajoute les transferts en ambulance, le stress, des visages inconnus… Alors, pourquoi ne pas regrouper ces patients et se rendre directement chez eux ? Imaginez le confort pour un résident d’EHPAD, d’être examiné dans un endroit familier, accompagné par une aide-soignante qu’il voit tous les jours. Il sera plus serein. L’instrumentation en ophtalmologie, de plus en plus optimisée, avec des machines plus compactes, évolue dans ce sens.