Vaccination : où en sommes-nous ?
Dans le cadre des séances de formation médicale relatives au bon usage des produits pharmaceutiques, le Centre Hospitalier de Douai a reçu le 13 mars, le Professeur Camus, de l’Institut Pasteur de Lille, pour échanger sur les actualités en matière de vaccination. Cette conférence, particulièrement bien illustrée et participative, a rassemblé une cinquantaine de médecins et de cadres soignants de l’établissement.
Le Professeur Camus a d’abord rappelé le bien fondé des politiques vaccinales qui permettent de se protéger efficacement des maladies infectieuses. En effet, grâce à la vaccination, on estime que 2 à 3 millions de décès par an sont évités. On observe également que la fréquence des maladies infectieuses pour lesquelles on dispose d’un vaccin a fortement régressé, et que certaines maladies, comme la variole, par exemple, ont même été éradiquées.
Puis, via des photos chocs, le Professeur Camus a interpellé sur les handicaps lourds que peuvent provoquer certaines maladies, telles que l’hépatite B, la coquelu
che, la méningite ou les infections à papillomavirus. Il a démontré scientifiquement que le rapport bénéfice/risque était favorable à la vaccination, contra
irement aux idées reçues. Il a ensuite expliqué que l’arrêt de programmes de vaccination a des effets néfastes considérables sur les populations, en évoquant l’épidémie de diphtérie en URSS ou la réapparition de la p
oliomyélite en temps de guerre.
Les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables, cependant, ils sont soumis à une surveillance stricte : évaluation avant mise sur le marché, émission
de recommandations par le Haut Conseil de la Santé Publique, surveillance nationale, européenne et internationale, mise en place d’études scientifiques en cas de suspicion d’effets indésirables…
La vaccination est plus performante que le traitement des maladies concernées en raison de son efficacité de plus longue durée, de la facilité de son administration, de son rôle dans l’éradication d’une maladie ou des effets secondaires moins fréquents et graves liés aux médicaments. À ce sujet, le Professeur Camus a précisé que malgré l’augmentation du nombre de vaccins, la totalité de la charge virale administrée est moins importante du fait des progrès des méthodes de fabrication.
Pour conclure, le Professeur Camus a discuté de la responsabilité médicale du professionnel de santé, en animant un temps d’échange sur la conduite à tenir lors d’une consultation de vaccination, notamment devant un patient ou un proche en questionnement, quant au respect des recommandations vaccinales. Et vous, êtes-vous à jour de vos vaccinations ?