Santé publique
Le Douaisis, portrait d’un territoire à la santé particulièrement fragile
Avec près de 250 000 habitants représentant 9,7 % de la population du département, le territoire du Douaisis s’inscrit au cœur de l’aire métropolitaine de Lille. Pourtant, le Douaisis fait face à des difficultés socio-économiques prégnantes. Avec une concentration de communes au passé industriel ou minier à la pauvreté élevée, le Douaisis se caractérise par des indicateurs de santé fortement dégradés. Illustrant les handicaps d’une région en grande souffrance, tous les indicateurs de santé du territoire nécessitent une réponse structurée et volontariste.
Dans la région du Nord Pas de Calais, l’espérance de vie est la plus faible de France : 74,2 ans chez l’homme et 82,2 ans chez la femme contre 77,5 ans chez les hommes de la population française et 84,3 chez les femmes.
Mourir trop tôt, trop jeune
Le Douaisis se distingue par une mortalité (tous âges, toutes causes confondus) supérieure de 31% à la moyenne nationale, contre 27% pour la région du Nord Pas de Calais, le classant ainsi 343ème sur 348 territoires en France.
Les cancers, les maladies cardiovasculaires, les broncho pneumopathies, le diabète ou encore le suicide figurent parmi les principales causes de cette surmortalité.
Par ailleurs, le territoire se caractérise aussi par des comportements individuels à risques, relevant des addictions, plus prononcés que dans les autres territoires du Nord, surtout pour les femmes : première zone de proximité en matière de tabagisme féminin du Nord. Le territoire se situe aussi dans les trois premières zones de proximité de santé du Nord en matière d’alcoolisme féminin et masculin. La surmortalité prématurée par alcoolisme chez la femme est supérieure à la moyenne nationale de 211%.
À la source de cette mortalité précoce :
- Un taux de renoncement aux soins très élevé. Dans les quartiers prioritaires définis par la politique de la ville, près de 25% des usagers interrogés déclarent avoir renoncé à se soigner au cours des 6 derniers mois,
- Un recours aux soins trop tardif,
- Un appel aux dépistages insuffisant.
Confrontée au désert médical et freinée par un manque de mobilité, une attente trop importante d’accès aux soins spécialisés ou encore l’expérience du dépassement d’honoraires, la population ne se soigne pas ou trop tard.
Promouvoir l’accès aux soins
Pour agir sur les principaux déterminants de ce constat alarmant et améliorer concrètement une situation sanitaire décrite depuis trop longtemps comme préoccupante, le Centre Hospitalier de Douai organise des opérations collectives de prévention et de promotion en santé dans les structures sociales de quartier.
Ces actions prévoient :
- Le repérage et le dépistage par une infirmière de santé publique des maladies chroniques à forte prévalence telles que le diabète, l’obésité ou les diverses addictions. Plus ces maladies sont décelées précocement, mieux elles sont traitées et permettent au patient de vivre « en santé » avec la pathologie.
- Une séance d’éducation populationnelle animée par un médecin spécialiste. Sous la forme d’une conférence ou d’un atelier collectif de promotion de la santé. L’objectif est là encore de sensibiliser le public à la prévention des maladies comme le cancer ou l’obésité.
La présence d’une infirmière de santé publique est systématiquement prévue pour la réalisation des tests de dépistage du diabète, de l’hypertension artérielle ou encore des maladies respiratoires.
Elle se tient également à disposition de la population pour dispenser de l’information.
Depuis septembre 2015, les 170 actions menées dans les quartiers les plus défavorisés ont permis la réalisation de 2 455 dépistages auprès de personnes vulnérables.